La Bolivie, pays de contrastes

Publié le par melarnaud

La blanche Sucre:

Sucre, capitale de la Bolivie, est une magnifique ville aux façades blanches qui se situe à 2750m d'altitude. Les bâtiments en blanc et les toits de tuiles oranges offrent une homogeneïté qui rend cette ville si belle, les palmiers venant offrir un joli contraste à l'architecture.

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Nous avons un coup de coeur pour cette ville et nous nous l'expliquons par le simple fait d'avoir posé nos bagages pendant 6 jours d'affilée, une grande première! Nous avons décidé de prendre des cours d'espagnol, et sur recommandation d'une allemande rencontrée au Brésil, nous posons nos affaires à Café Berlin, superbe hôtel géré par un allemand(aussi) qui gère à la fois une école d'espagnol.Nous avons une chambre coloniale dans un hôtel au patio et jardin magnifiques. L'hôtel est à l'image de la ville: tout en blanc!

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Nous prendrons nos quartiers au restaurant végétarien El Germen. Devons-nous y voir un besoin de se trouver une routine? En tout cas, avec des produits de qualité, El Germen nous voyait souvent c'est sûr.
Nous avons relevé quelques faits marquants à Sucre:
- A l'heure du déjeuner, c'est une horde d'étudiants en uniforme qui investit les rues de Sucre. C'est vrai que nous ne comptons plus les bureaux d'avocats en ville. D'ailleurs, il paraît qu'il y a trop de médecins et d'avocats à Sucre. Les concours étant à priori plus "faciles", cette ville attire beaucoup. Les écoles sont remplies alors que le marché du travail est saturé.
- Nous sommes à Sucre en pleine fête d'Halloween. Nous avons beau être déconnectés du monde (pas de téléphone qui sonne, pas d'agenda à vérifier), nous ne pouvons pas rater les magasins qui vendent costumes, décos, etc. Notre hôtel a organisé une fête le 31 octobre et nous verrons que cette fête s'est vraiment universalisée car les boliviens s'y mettent vraiment: costumes, accessoires et maquillage foncé.
- Nous rencontrons 2 suisses: Dan et Diane venus travailler dans un orphelinat pendant 1 mois et demi. Grâce à eux, nous comprendrons un peu plus la réalité des enfants abandonnés en Bolivie. L'orphelinat est grand et propre, le plus difficile étant de voir les enfants se faire battre par les éducateurs!
- Autre fait marquant pour eux, pour une activité en dehors de l'établissement, ils n'hésitent pas à entasser les enfants dans un seul et même taxi. Limite si on peut en mettre dans le coffre...
Comme quoi rien de tél que de s'imprégner d'une culture en restant dans le pays un moment.


Cela nous permet de faire un parallèle avec Amandine, organisatrice et bénévole à l'association Gringo Lingo - école mobile qui vient en aide aux enfants défavorisés... Elle a donc organisé une soirée d'échange de langues, genre speed-dating afin de récolter de l'argent pour l'association. Le principe: parler 15minutes en anglais puis 15minutes en espagnol et ensuite changer de partenaire(s). Nous en sommes à notre 3ème cours d'espagnol mais voulons bien jouer le jeu afin de rencontrer des locaux. Nous ne serons pas déçus.
Nous rencontrons un jeune bolivien qui fait ses études à l'université de Sucre afin de devenir professeur, un autre photographe qui a vu quelques unes de ses photos publiées dans le journal local ou encore ce jeune couple, elle psychologue et lui fonctionnaire. Nous rencontrons la classe moyenne de Bolivie. Finalement, celui qui sera le plus difficile à comprendre sera l'espagnol Oscardo qui est 6 mois en Bolivie en échange universitaire, en études de cinéma.
Après cette soirée, nous voulons quitter Sucre pour aller à Potosi. Le gérant nous raconte que Potosi est une ville de riches, que ces derniers achètent les maisons à Sucre, ce qui fait beaucoup monter les prix. Allons voir du côté de Potosi alors...


La grise Potosi, une ville à vous couper le souffle:
Jeudi 1er novembre, nous arrivons à Potosi qui culmine à 4070m. Après la chaleur du Brésil et la douceur de Sucre, nous compatissons soudain avec la famille et les amis quand nous entendons parler de la vague de froid qui s'est abattue sur la France. Bonjour ma polaire! Salut mon bonnet! Et mon cache-cou coucou!

Nous commençons à sentir les effets de l'altitude: mal de tête, essouflement rapide...
Nous arrivons ici avec une idée précise de ce que nous voulons faire (comme tous les touristes d'ailleurs ou presque): les mines de Potosi! Nous voulons Antonio, ex mineur comme guide car nous voyons pas mal de mots de touristes satisfaits sur les murs de notre guesthouse. Nous planifions le tour pour dimanche car ce samedi est férié.
Direction Tarapuya pour accéder aux eaux chaudes du lac volcanique Ojo Del Inca.

03 Potosi (0) Ojo Del Inca iiDans l'eau, c'est agréable, hors de l'eau c'est une autre histoire avec le vent glacial perpétuel... Nous verrons même un orage et prendrons 1000 photos afin d'en avoir 2 avec un éclair (Merci au mode rafale sur le réflexe!). Preuves en image!!

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La visite de la mine:
Dimanche 3 novembre, nous n'allons pas directement dans les mines.

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1ère étape: nous nous habillons façon mineur par mesure de sécurité et de propreté pour nos vêtements.

 

 

 

 

 

 

 

2ème étape: le car nous arrête à une boutique dans le quartier des mineurs où Antonio prendra 45mins pour nous raconter la vie des mineurs et nous décrire le quotidien de ces derniers tout en faisant l'inventaire du magasin. Feuilles de coca, pâte de patate pour mélanger avec, alcool pur, cigarettes dont le tabac est mixé avec de la coca, dynamites (Potosi-une des rares villes au monde où la dynamite est en vente libre)  et Antonio nous montrera comment les activer. On achète le package 3 en 1 à offrir aux mineurs (alcool, cigarettes et feuilles de coca, pas sûr qu'on puisse appeler ce cocktail un cadeau ... ).

03 Potosi à la mine (02) Antonio notre guide 03 Potosi à la mine (04) Antonio ex mineur bis

Vingt-sept coopératives se partagent le travail dans les mines avec quelques 4500 ouvriers. Cette expérience sera - à défaut de trouver un autre adjectif - "Eye Opening. Cette expérience nous aura ouvert les yeux sur les conditions sommaires dans lesquelles travaillent les ouvriers et toutes les croyances populaires rattachées au travail de mineur. Il y aura eu aussi le stress et l'excitation de descendre jusqu'à 200m sous terre en crapahutant dans les tunnels étroits de la mine.

03 Potosi à la mine (14) 03 Potosi à la mine (18bis)
3ème étape: la descente! Nous descendrons 6 niveaux et la température restera fraîche tout au long, l'air tout à fait respirable, ce qui facilitera cette descente. Il y a 14 niveaux au total et au 14ème niveau, il fait apparement très chaud. Certains passages sont difficiles et la pause au milieu, au musée des mineurs, sera la bienvenue. C'est un endroit dédié à Tio le Dieu des indigènes. C'est une invention des espagnols pour faire travailler les indigènes dans la mine où eux ne descendaient pas. Ce dieu à tête de démon est très important pour les boliviens qui sont très superstitieux. Il leur fichera la paix en échange d'offrandes régulières = cigarettes, alcool et/ou feuilles de coca. Quant aux femmes, elles ne peuvent descendre à la mine afin de ne pas réveiller la colère de Tio.

03 Potosi à la mine (16) au musée souterrain le Pachamama  03 Potosi à la mine (17)au musée souterrain le Pachamama

Nous apprenons aussi que le salaire est d'environ 60 bolivianos/jour (double du salaire moyen en Bolivie). Gérant leur travail, ils doivent produire pour toucher leur salaire d'où le travail acharné pour les mineurs. Ils trouvent dans les mines de l'argent, de l'étain, du plomb mais pas d'or. L'amiante est aussi présente ; pas étonnant que la durée de vie des mineurs soit aussi courte - de 35-40ans. Nous ne croiserons finalement aucun mineur car la veille était un jour férié. Cela nous évitera donc le côté voyeur mais repartirons touchés par la dure vie des mineurs qui descendent en enfer tous les jours.

Publié dans Récits

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N
Pas mal Arnaud la tenue. T'es parfait pour tourner dans Germinal ! Tu ferais un bon Ch'ti.
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